Marathon de Berlin 2019

Le 29 septembre 2019, c’est le grand jour. Une inscription au tirage au sort en octobre 2018, une réponse en novembre, 12 semaines d’entrainement de début juillet à fin septembre 2019… et plus de 40000 autres participants.

C’est parti !

L’entrainement

Dès la seconde de juillet, je commence la préparation pour le marathon. Oui, préparation ! Parce que j’ai beau aimer la course, courir 3 à 4 fois par semaine, un marathon, ce n’est pas facile.

Oui, quand on voit les marathons à la TV, ça a l’air d’une longue balade : Kenyans ou Ethiopiens bouclent ça en un peu plus de 2h et à la fin, ils ont l’air aussi frais que s’ils revenaient de la boulange’ au coin de la rue. Mais il faut être réaliste : pour moi, courir un marathon, ça nécessite d’être préparé : préparé à courir 42 km, préparé à conserver un rythme régulier et préparé à apprécier cet exercice de style.

Ce marathon se déroule cinq semaines avant celui de New York pour lequel je suis inscrit également. Coté préparation, j’ai tout raconté ici.

L’avant-course made in Adidas Runners Berlin

Adidas est un des sponsors du marathon et le groupe Adidas Runners Berlin a organisé un point de rendez-vous avant et après la course. Des AR du monde entiers se retrouvent pour une photo à une heure du départ.

Avant le départ :

Le 29 septembre, me voila donc dans le sas, coureur parmi les quelques 40000 participants à la course.

A peine installé (compressé ?) dans mon sas, j’entends mon prénom. “?” A Berlin, au milieu de tout ce monde ? Oui, c’est bien moi qu’on appelle et je retrouve un copain d’Adidas de Paris. On discute et s’encourage pendant les quelques 20 minutes qu’il nous reste avant de nous élancer. Il s’est fixé comme objectif de courir en moins de 3h20. Je ne le reverrais plus.

Le parcours

Le départ est donné à environ 1 km à l’ouest de la porte de Brandebourg dans le parc Tiergarten.

3 km plein ouest direction le quartier Charlottenburg. On repart ensuite vers l’est à travers centre ville (Mitte) jusque Friedrischain. On traverse les quartiers de Kreuzberg, Schöneberg, Friedenau … Au 30ème km, direction l’arrivée avec un passage le long du zoo et à travers la Potsdamer Platz (km 39).

Deux ou trois virages et la Porte de Brandebourg est en vue. On passe sous l’une des trois arches accessible aux coureurs, encouragée par les spectateurs présents. L’arrivée est placée 300 mètres après la porte… à moins d’un kilomètre du départ !

La course

Le départ est donné à 9h15.

Avec l’entrainement effectué, j’espère courir en 3h45 et sans subir les derniers kilomètres. Pour tenir cet objectif chrono, je dois tenir un rythme de 5’19/km, soit environ une vitesse de 11,5 km/h. C’est faisable.

Pris dans l’euphorie du départ, je me lance à quasiment 5’/km, un peu rapide pour l’objectif fixé. Les nuages ont décidé de participer à la fête et la pluie devrait rattraper les coureurs sur le parcours.

Le parcours est très plat. A part la Spree à franchir quatre fois et le canal 2 fois, aucune grimpette pouvant pénaliser le sportif. Parcours idéal pour une belle performance.

Je regarde mon chrono tous les kilomètres et constate que je conserve cette allure rapide. J’ai beau me dire que je dois ralentir, les jambes n’ont pas l’air de vouloir obéir. Pourtant, après les expériences malheureuses de Paris où je suis parti trop vite pour craquer au 30ème kilomètre et alterner course et marche, je sais qu’il est facile de perdre beaucoup de temps dans les derniers kilomètres.

Au 15ème kilomètre, je rattrape un copain. Tout va bien ? Oui et toi ? Oui !! Chacun sa course, on poursuit à notre rythme après un dernier encouragement.

Quelques centaines de mètres avant la mi-course, la pluie se met à tomber et ne s’arrêtera qu’une dizaine de minutes après l’arrivée. Un semi-marathon sec, un semi-marathon trempé.

Au km 25, je poursuis toujours à la même allure, toujours sur les larges avenues berlinoise ou il est facile de courir malgré la masse des coureurs qui nous entoure. Les jambes commencent à se plaindre de cet effort d’un peu plus de deux heures. Le cerveau sait qu’il reste encore une heure et demi. Il faut juste que jambes et cerveau ne communiquent pas trop ensemble 🙂

N’étant pas parvenu à ralentir, je me dis que c’est trop tard maintenant. Je me concentre donc à maintenir l’allure.

Au km 36, complètement trempé par cette pluie qui me tombe dessus depuis plus d’une heure, j’ai les jambes qui deviennent lourdes. Les foulées aisées et souples des premiers kilomètres sont bien loin et oubliées. Place aux pied qui frappent le sol, aux genoux qui s’écrasent à chaque pas et aux efforts pour préserver ce rythme de 5′-5’05/km.

A la Potsdamer Platz, à 3 km de l’arrivée, je vois Delphine pour la dernière fois, elle qui s’est positionnée à plusieurs endroit du parcours. Un dernier encouragement bien utile pour ces derniers mètres qui me semblent interminables.

J’ai bien le parcours en tête et au détour d’un dernier virage la Porte de Brandebourg apparait. Environ 1 km à faire. Quitte à souffrir, autant que cela dure le moins longtemps possible. Je lance mes dernières forces, passe sous la Porte de Brandebourg, moment mythique de la course, et fonce comme un dératé (du moins je le crois) vers l’arche d’arrivée.

3h35’01, temps officiel, 16 minutes de moins qu’à Chicago en 2018.

Epuisé mais ravi de ce chrono, je déambule en titubant à travers l’aire d’arrivée. Dans cinq semaines, je remets ça à New York.

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