A près de 400 kilomètres au Nord d’Anchorage, le Denali National Park est le parc le plus visité d’Alaska. C’est aussi le seul accessible par la route. Ceci expliquant probablement cela.
Avec ses paysages grandioses et ses étendues sauvages à perte de vue, il a été l’un des points forts de notre voyage en Alaska. Nous y sommes restés trois jours, un minimum pour bien profiter de ce parc gigantesque, surtout si, comme nous, vous aimez randonner.
Le parc est surplombé par le Mont McKinley ou le Mont Denali, le sommet le plus haut des USA avec ses 6190 mètres. On peut l’apercevoir depuis Anchorage mais évidemment, plus on s’approche, plus il est majestueux. Pour les plus courageux, il est possible de partir à l’ascension du sommet, en mode alpinisme évidemment. Compter environ 3 semaines de rando-raid et surtout $7000 pour l’expédition guidée. Partants ? Nous, on s’est contentés de le regarder de loin lors de randos plus accessibles. Et sur ce coup-là, on a été plutôt chanceux, car mister McKinley a parait-il la fâcheuse tendance de se tenir caché au milieu des nuages pendant plusieurs jours d’affilée.
Il n’y a qu’une seule entrée dans le parc, par la Georges Parks Highway ou l’Alaska 3. Le Visitor Center est à environ 1 mile de la bifurcation. De toutes façons, comme toujours au USA, tout est indiqué, il suffit de suivre les panneaux.
Into the bus
Une unique route traverse le Park et les véhicules particuliers ne sont autorisés que sur les 15 premiers miles, c’est à dire jusque la Savage River. Pour aller au delà, il faudra réserver des places dans un bus avec au choix le tour guidé et commenté ou la navette (shuttle) et son chauffeur plus ou moins loquace au sujet du Park, son histoire, sa faune…. Dans les deux cas, chaque animal visible de près ou de loin fera l’objet d’un arrêt photo. Nous, nous avons opté pour l’option shuttle, qui permet de descendre (et de remonter) quand on le souhaite. Et qui est beaucoup moins chère que l’option guidée.
Pour les rebels à l’ordre établi, inutile de penser gruger cette limite des 15 miles : un poste tenu par des Rangers marque l’entrée de la zone “réservée”.
Nous avons pris le shuttle jusqu’au mile 66 qui marquait la fin de la route praticable début juin. La route se prolonge jusqu’au miles 92 mais cette partie n’est ouverte qu’à partir de la seconde semaine de juin.
Au delà du miles 15, la route devient ce que nos amis US appellent une “gravel road”, c’est à dire une route sans enrobé. Et selon les bus (de type school bus), ça peut être un véritable voyage “tape-cul”. Les 66 miles nous ont pris 4h, arrêt photos et pipis compris. Et après, il faut rentrer…
Pour tout vous dire, on n’a pas vu beaucoup d’animaux. Mais d’autres visiteurs nous ont raconté (et même montré des photos) avoir vu des moose, ours… de très très près. Encore une histoire de chance.
Pensez à réserver votre voyage bien en amont quelque soit la destination choisie au delà du mile 15 car les places dans les bus sont limitées. Nous avons rencontré un couple d’anglais qui n’avait pas réservé et n’a pu effectuer le voyage. Pourtant, ils sont restés trois jours, mais toutes les places étaient prises.
Walking on the wild side
Qui dit Park dit randonnées et de ce côté-là, nous avons été gâtés. Sans aller au-delà du mile 15 nous n’avions que l’embarras du choix. Passé Savage River, il y a moins de trails disponibles mais le conseil donné dans le Park est de faire soi-même son parcours. Avis aux amateurs de hors-sentier, le terrain de jeu est immense.
La présence de la neige en ce début du mois de juin nous a un peu calmé et nous nous sommes contentés de 4 trails abordables et balisés :
- Le Mount Healy Overlook
- Le Triple Lakes Trail
- Le Horseshoe Lake Trail
- Le Savage Alpine Trailhead
Pour les amoureux de la wildlife, préparez les appareils photo. De nombreux moose errent près de l’entrée mais ils sont présents partout dans le Park. Le long de la route vers Savage River il n’y a que l’embarras du choix : renards, porc-épics, caribous. Pour les ours, il faudra atteindre la Savage River : l’aire de repos surplombant la rivière à 1 mile du poste des rangers est le meilleur endroit pour les repérer; le pont surplombant la rivière, le meilleur endroit pour les voir de très près, mais c’est moins fréquent. Globalement, il faut avoir de la chance ou de la patience. On vous conseille toutefois le début ou la fin de la journée, quand la présence de l’homme se fait moins ressentir.
Ceux qui voyagent en bus (au-delà du miles 15) pourront profiter de la Teklanka River et de son overlook ou encore la vallée s’étendant au delà de l’Eielson Visiter Center (mile 66). Globalement, les 92 miles de la route sont autant d’occasion de mettre en pratique son oeil de lynx pour repérer tout animal au loin. Une paire de jumelles est bienvenue.
Aspects pratiques
Le fait de devoir utiliser une navette ou un tour guidé pour accéder au delà du mile 15 peut paraître une contrainte mais c’est indéniablement un plus pour le confort. Cela limite la circulation et chacun peut se concentrer sur les paysages. Le nombre limité de bus réduit le nombre de visiteurs, ce qui est des plus agréable en comparaison d’autres parcs, notamment Yellowstone ou Bryce Canyon où nous nous sommes parfois cru dans un mall le jour du Black Friday. Ici, la nature reprend tout son sens et c’est tant mieux.
Coté logement, nous avons choisi de séjourner à Healy, à une dizaine de miles de l’entrée du Park. C’était carrément moins cher et en 15 minutes nous étions au Visiter Center. Il est possible de séjourner au Denali Village à 1 mile de l’entrée ou au McKinley Village à 7-8 miles environ. Au choix, principalement selon votre budget.
Question nourriture, il n’y a quasiment rien dans le parc à part un stand starbucks et du snacking à l’entrée. Il faut donc prévoir le pic-nic. Pour les restaurants, les plus proches sont à Denali Village.
Magic bus: y aller ou pas ?
Les fans d’Into The Wild voudront aller voir le bus utilisé pour le tournage du film qui stationne à Healy devant le 49th State Brewery. Profitez-en pour boire une chope et faire quelques photos. Le vrai bus est quant à lui à 28 miles de là, en pleine nature. Accès très difficile, traversant notamment deux rivières. Certains s’y aventurent malgré tout. Pour info, une personne a encore récemment trouvé la mort, emportée par une rivière en traversant. Quand on vous dit difficile… Le plus prudent reste d’éviter d’y aller en début de saison (moment de la fonte des neiges, les rivières sont au plus haut) et de prendre un guide pour cette expédition.
Si vous tenez à y aller, il y a aussi des excursions organisées en quad ou en traîneaux l’hiver. Ce n’est pas donné, mais quitte à partir à l’aventure, autant en revenir.
Au final, on a beaucoup aimé Denali, pour ses paysages et son calme. Y aller début juin, c’est vraiment une bonne idée, il n’y a pas beaucoup de monde et le Park commence à être accessible. N’hésitez pas à chausser les chaussures de rando, à prendre de la hauteur et à aller à la rencontre des animaux… en gardant une distance de sécurité.
oh la la ce parc est d’un beauté! Je pense que vous avez choisi la meilleure option pour visiter le parc. Au moins, vous vous arrêtez quand vous voulez et vous allez à votre rythme…Un beau voyage!
En y restant 3 journées complètes, ça permet de voir beaucoup de choses, en effet
Je ne savais pas du tout que c’est en Alaska qu’on trouvait ce fameux bus « into the wild » j’en apprend tous les jours ! Et sinon ce parc est magnifique et me donne envie de parcourir l’Alaska de plus près . D’ailleurs les photos sont géniales et toutes ces rencontres avec les animaux , un vrai dépaysement ! Merci pour ce bel article !
Merci. L’Alaska est parfait pour se retrouver seul et profiter au mieux de la nature
Sympa cet article merci ! Et à la fin tu parles du bus d’Into the wild et j’ai tout de suite les larmes qui ont recommencé à venir, tellement ce film est bouleversant.
Avec ton article on se plonge dans le paysage, on fait bien le lien avec le film (il faut dire qu’on la vu ce printemps, donc c’est encore frais ;o) )
Merci pour cet article les copains !
Into the Wild, ça fait toujours rêver.